Le FLN empoisonné de l'intérieur
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Fin 1957, après la bataille d'Alger, le FLN de la capitale est exsangue, et ses chefs morts ou en prison. Amirouche, le chef FLN de la wilaya III (Kabylie), entre en contact avec le dernier survivant des chefs d'Alger, Ghandriche, dit Safy le Pur. Il le charge de reconstituer son réseau aux côtés de deux autres hommes, Hani Mohamed à Alger et Kamal dans le maquis. Mais Safy et Hani sont des « retournés », des bleus de chauffe  manipulés par le capitaine Léger.  Du coup, c'est ce dernier qui dirige la réorganisation du Front et décide des lieux des attentats antifrançais ! Bien sûr, les nuits d'Alger redeviennent calmes. Pour donner le change au FLN, Léger organise tout de même quelques attentats, peu graves, notamment contre son propre quartier général. Et fourni, via Hani, quelques armes à la wilaya III. Grâce à ses informateurs, le capitaine parvient aussi à réduire à néant le dernier atelier de fabrication de bombes du FLN.
Mais son coup de maître a pour nom Rosa, surnom de Tadjer Zohra. En janvier 1958, Léger approche cette jeune militante FLN qui vient d'être arrêtée. Il s'arrange pour mettre à sa portée les noms de quelques-uns des bleus de chauffe, en étoffant la liste de militants qui ont absolument pas trahi le Front. Puis il la libère. Elle se précipite dans le maquis pour prévenir ses camarades qu'ils sont infiltrés, mais elle est arrêtée par Hacène Mayouz, chef FLN de la zone.
Mayouz, combattant plutôt fruste, est plein de méfiance à l'égard de ces filles qui se targuent de libérer l'Algérie. Il fait torturer Rosa. Elle livre tous les noms des bleus de chauffe fournis par Léger, les vrais comme les faux. Mayouz prévient Amirouche. Celui-ci, fou de rage, en déduit que toute la wilaya est infiltrée et lui ordonne de couper les branches pourries. Hacène la Torture déclenche alors une campagne de purges sanglantes. Il s'en prend aux nouveaux, ces jeunes issus de milieux favorisés et qu'il déteste, ces intellectuels des villes montés au maquis après la répression française à Alger en 1957. Étudiants, médecins, infirmières et grosso modo tous ceux qui ont leur certificat d'études sont visés. Rien que dans la wilaya III, Mayouz dresse une liste de 3000 suspects qui seront interrogés, torturés et égorgés pour la plupart. Littéralement obsédé par l'idée du complot bleu, Amirouche met en garde ses homologues des wilayas voisines, dont certains l'imiteront. En Kabylie et dans l'Algérois, des milliers de combattants du FLN périront sous les couteaux de leurs propres camarades. C'est la guerre psychologique poussée jusqu'à son paroxysme. Le modèle de l'opération d'intox et d'infiltration. Le capitaine Léger n'en avait jamais espéré autant..
leger et amirouche en algerie
leger et amirouche en algerie
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Les coups tordus